Au sein d’un système judiciaire déjà en difficultés, par manque de moyens, de ressources humaines, de culture du respect des droits, ou encore du fait d’une corruption banalisée, le monde carcéral camerounais est dans une situation inquiétante. Selon les chiffres fournis par l’Etat camerounais au Comité de lutte contre la torture des Nations unies en mars 2010, il y aurait dans les prisons camerounaises, sur un total de 23 196 détenus, 14 265 prévenus en attente de jugement pour 8 931 condamnés. Au-delà des prisons, le problème du respect des droits de la personne privée de liberté est révélé au quotidien par la situation préoccupante dans les commissariats où les gardés à vue se plaignent des traitements qu’ils subissent. L’urgence d’une intervention concerne donc tous les lieux de privation de liberté, afin d’informer les détenus de leurs droits, et de sensibiliser les professionnels au respect des droits fondamentaux des détenus.