Au Tchad, les centres de détention croulent sous la surpopulation carcérale, l'immense majorité des détenus est en attente de procès, n'a ni avocat, ni même parfois de dossier. L'état du système pénitentiaire, l'ignorance de leurs droits par les bénéficiaires, le manque de formation du corps judiciaire et la culture de l'impunité aggravent les conditions de vulnérabilité des femmes et des enfants régulièrement victimes de violations graves de leurs droits. En dehors du milieu carcéral, ils sont victimes de nombreuses discriminations et violences.
Le Programme d’Assistance et d’accès au Droit pour les Enfants et les Femmes (PADEF) est le fruit d’un travail entre Avocats Sans Frontières France (ASF France), l’Association des Femmes Juristes du Tchad (AFJT) et l’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH) qui a pour objectif de contribuer au renforcement de l’État de droit et du système judiciaire au Tchad. Les actions menées au sein des prisons de N’Djamena, Abéché et Koumra dans les centres d’accueil et d’écoute de nos partenaires et dans les communautés cibles viseront les femmes et les enfants détenus et/ou victimes de violences. Ce projet permettra d’améliorer le respect des règles et des garanties en matière de détention, d’organiser la prise en charge complète des dossiers des femmes et mineurs détenus les plus vulnérables et de sensibiliser la population et les acteurs de la chaine pénale aux droits des femmes et de l’enfant.
La situation de la justice au Tchad se caractérise notamment par l’ignorance de leurs droits par les détenus, les dysfonctionnements de la chaîne pénale, le manque de capacité des acteurs de la justice, l’accès difficile des populations à la justice, l’inefficacité des mécanismes d’aide légale et enfin la culture de l’impunité aggravent les conditions de vulnérabilité des femmes et des enfants régulièrement victimes de violations graves de leurs droits et qui n’ont plus de confiance vis-à-vis de la justice. En dehors du milieu carcéral, ils sont victimes de nombreuses discriminations et violences. Dès son démarrage le PADEF a inversé cette situation en apportant des conseils juridiques à 1 247 femmes et mineurs, dont 227 cas pris en charge, des conseils psychologiques à 325 et une assistance médicale à 161 bénéficiaires.
Etats ciblés: N'Djamena, Abéché et Koumra