Le système pénitentiaire malien est confronté à de nombreux défis : surpopulation carcérale, absence de séparation catégorielle des détenus, imperfection des dispositifs sécuritaires, insuffisante formation du personnel, déficit de contrôle de la durée et des conditions de détention des personnes privées de liberté et inefficacité de la politique de réinsertion. Cette situation est propice au développement de comportements inadaptés au détriment des détenus, alors même que les 59 centres pénitentiaires au Mali connaissent une dégradation quasi constante, accentuée par la crise multidimensionnelle qui perdure depuis 2012.
En amont, les forces de police et de gendarmerie sont aussi confrontées à un manque drastique de moyens et à un déficit de formation pouvant conduire dans certains cas à des actes de torture et des mauvais traitements infligés aux personnes suspectées. Celles-ci se retrouvent privées de liberté bien souvent au-delà des délais légaux, dans des conditions indignes, alors même que la “religion de l’aveu” peut conduire à des pratiques condamnables.
Dans ce contexte, ASF France considère que le contrôle systématique des lieux privatifs de liberté et la formation des acteurs de justice constituent des moyens efficaces pour obtenir du Mali le respect de ses engagements internationaux, et notamment, la Convention des Nations unies contre la torture et de son protocole facultatif, ratifiés respectivement le 26 février 1999 et le 12 mai 2005.
La CNDH, institution nationale des droits de l’Homme et Mécanisme National de Prévention de la torture, sera associée à ASF France et ASF Mali pour mettre en œuvre ce projet. Le fonds spécial de l'OPCAT (Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture), l'ambassade de France au Mali et ETWA soutiennent le projet.